L’apprentissage résulte d’un mélange complexe de découverte, de sécurité et de capacité à se rappeler, où la mémoire joue un rôle central. Comprendre le développement de la mémoire et l’acquisitions des souvenirs chez les enfants peut permettre de mieux les soutenir et stimuler leur apprentissage, même avant le début de la scolarité. Explorons ensemble les différentes étapes de la mémoire et leur impact sur l’apprentissage des tout-petits.
Dès la naissance, les bébés commencent à développer une forme de mémoire appelée mémoire implicite, basée sur les sensations et perceptions. Cette mémoire non consciente permet aux nourrissons de reconnaître des odeurs, des routines, comme la voix de leurs parents ou le rythme de l’allaitement. Bien qu’ils ne puissent pas se souvenir d’événements spécifiques, leur cerveau enregistre des informations essentielles à leur confort et à leur sécurité.
Vers 2 à 3 mois, les bébés commencent à montrer une préférence pour les visages familiers. Ils reconnaissent et réagissent aux visages de leurs parents, ce qui indique que leur mémoire à court terme commence à se développer. Cette capacité de reconnaissance est cruciale pour établir des liens affectifs et un sentiment de sécurité.
Entre 6 et 12 mois, la mémoire de travail, qui permet de retenir temporairement des informations pour les utiliser immédiatement, commence à se renforcer. Par exemple, un bébé peut se souvenir de l’endroit où un jouet a été caché quelques secondes plus tôt et essayer de le retrouver. C’est aussi la période où ils commencent à comprendre la permanence de l’objet, réalisant que les objets continuent d’exister même lorsqu’ils ne sont pas visibles.
Vers l’âge de 1 an, les tout-petits commencent à former leurs premiers souvenirs personnels, appelés souvenirs épisodiques, bien que ceux-ci soient souvent fragmentés et fugaces. Ils peuvent se rappeler des événements simples et répétitifs, comme des routines de coucher ou des chansons spécifiques. Ces souvenirs sont encore très liés au contexte et à la répétition.
Entre 2 et 3 ans, les enfants commencent à développer une mémoire à long terme plus solide. Ils peuvent se souvenir d’événements survenus plusieurs semaines, voire plusieurs mois auparavant. C’est également à cet âge qu’ils commencent à raconter des histoires et à utiliser des souvenirs pour se situer dans le temps.
Vers 3 à 5 ans, les enfants commencent à former des souvenirs autobiographiques plus cohérents. Ils peuvent se rappeler et raconter des événements spécifiques de leur vie, comme un anniversaire ou une sortie au parc. Ces souvenirs deviennent plus détaillés et les enfants commencent à comprendre et à exprimer des concepts temporels comme « hier », « aujourd’hui », et « demain ».
En conclusion, une bonne mémoire rime avec solides apprentissages, alors offrons un environnement propice aux apprentissages et aux explorations, bienveillant et respectueux des besoins des enfants pour favoriser le développement.
